Revenus moyens d’une épicerie au Québec

Historiquement, les marges bénéficiaires nettes des épiceries étaient relativement faibles, oscillant entre 1,5 % et 2 %. Cependant, depuis le milieu de l'année 2021, ces marges ont dépassé les 3 % des revenus totaux, soit plus du double de la moyenne enregistrée entre 2015 et 2019. Cette augmentation suggère que les détaillants ont réussi à améliorer leur rentabilité, malgré les défis posés par la pandémie et l'inflation.

Le chiffre d’affaires d’une épicerie dépend de plusieurs facteurs :

• Taille du magasin

• Emplacement géographique

• Volume de trafic

• Diversité des produits offerts

• Concurrence locale

En général, un supermarché de taille moyenne peut générer entre 5 et 15 millions de dollars par année au Québec. Les plus petits détaillants de quartier réalisent souvent entre 500 000 et 2 millions, tandis que les grandes surfaces peuvent dépasser les 20 millions de chiffre d’affaires annuel.

Marges bénéficiaires d'une épicerie : que reste-t-il à la fin ?

Les épiceries au Québec, à l'instar de celles du reste du Canada, fonctionnent traditionnellement avec des marges bénéficiaires nettes relativement faibles, oscillant entre 2 % et 4 %. Concrètement, cela signifie qu'une épicerie réalise un profit net de 2 à 4 $ pour chaque tranche de 100 $ de ventes.

Au cours des cinq dernières années, une augmentation modeste mais significative des marges brutes sur les produits alimentaires a été observée. Cette hausse est estimée entre 1 et 2 points de pourcentage, ce qui se traduit par un supplément de 1 à 2 $ pour chaque tranche de 100 $ dépensés par les consommateurs.

Il est important de noter que les profits des épiciers ne proviennent pas uniquement de la vente de denrées alimentaires. Les produits non alimentaires, tels que les articles de santé, de beauté et de pharmacie, présentent des marges bénéficiaires plus élevées. Ainsi, une partie significative des bénéfices des épiceries est générée par ces catégories de produits.

Le manque de concurrence dans le secteur de l'épicerie au Canada est également un facteur contribuant à la stabilité, voire à l'augmentation, des marges bénéficiaires des grandes chaînes. Une concurrence limitée permet aux principaux acteurs du marché de maintenir des marges relativement élevées sans craindre une perte significative de parts de marché

Marges brutes par catégorie

Structure des coûts des épiceries

Pour mieux comprendre la faible rentabilité, voici un aperçu des principaux postes de dépenses:

Coûts fixes (en % du revenu brut)

• Loyer ou hypothèque : 5 % à 8 %

• Salaires : 12 % à 20 %

• Énergie (électricité, réfrigération) : 2 % à 4 %

• Assurances et permis : 1 % à 2 %

• Amortissement d’équipement (réfrigérateurs, caisses) : 0.5 % à 2 %

Coûts variables

• Coût des marchandises vendues (CMV) : 70 % à 80 %

• Pertes alimentaires : 2 % à 5 %

• Marketing et publicité : 1 % à 2 %

• Frais de carte de crédit : 1.5 % à 3 %

Est-ce que les épiceries sont vraiment rentables ?

La réponse est oui, mais à condition de bien gérer les coûts. Une épicerie qui réalise 5 M$ de revenus annuels peut générer entre 100 000 $ et 200 000 $ de profit net, ce qui est raisonnable, mais laisse peu de place aux imprévus. Il s’agit vraiment d’une industrie où le volume est crucial.

Les chaînes comme Metro, Provigo (Loblaw), ou IGA (Sobeys) bénéficient :

• D’un pouvoir d’achat accru

• Des économies d’échelles

• De centres de distribution optimisés

• De marques maison à forte marge

• D’une infrastructure technologique avancée

Stratégies pour améliorer les marges de profit d’une épicerie

Pour survivre et prospérer, voici des stratégies concrètes qui permettent d’améliorer la rentabilité :

1. Optimisation des stocks

• Réduire les pertes liées au gaspillage.

• Utiliser des logiciels de gestion d’inventaire pour minimiser les ruptures et les surplus. Si vous voulez aller plus loin pour l’optimisation des stocks référer vous à notre article : Logiciel d'inventaire, optimisez votre gestion.

2. Réduction des coûts énergétiques

• Passer à l’éclairage LED.

• Investir dans des systèmes de réfrigération écoénergétiques.

3. Automatisation et technologie

• Installer des caisses libre-service.

• Installation d’étiquettes de gondole

• Utiliser des logiciels POS intelligents pour analyser la performance des produits.

4. Diversification de l’offre

• Ajouter des produits à haute marge (biologiques, prêts-à-manger, articles ménagers).

• Développer des marques maison.

• Offrir la livraison ou le pickup aux clients

5. Négociation avec les fournisseurs

• Acheter en plus gros volumes.

• Miser sur les circuits courts et les producteurs locaux.

6. Création d’un boutique en ligne pour l’épicerie

Cela permet d’augmenter votre volume de commande et de fidéliser les clients. La solution clé en main offerte par OneTrip vous permet de faire cette configuration très simplement et rapidement. Vous pourrez déterminer quelle est la meilleure option pour votre commerce à travers notre article : Vendre en ligne ou en magasin, quelle est las meilleure option pour votre boutique ?

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Le mot de la fin

Les épiceries au Québec naviguent dans un secteur à marges faibles mais stables, où chaque dollar compte. Si les grandes chaînes ont un avantage structurel, les épiciers indépendants peuvent tirer leur épingle du jeu avec une gestion rigoureuse et des choix stratégiques intelligents.

Pour les consommateurs comme pour les entrepreneurs, comprendre la réalité économique derrière l’épicerie permet de mieux apprécier la complexité du secteur… et d’y voir les opportunités d’innovation.